Jérémie Bossone
Voilà ce qu'en dit Claude Fèvre :
Ô les vagues, les vagues, les vagues !
Sans déconner [Bossone], tu ne vas pas me la faire, à moi ! En matière de mensonges qui chantent, j’en connais un rayon…
Quelle traversée, ventrebleu!
Bien entendu je me suis laissé faire par Bossone, emportée par cette histoire, par ce pirate, ce Sean. Par le souffle épique qui apparente l’histoire du Crimson Glory à ces aventures dont l’auteur souligne lui-même la filiation… Conrad et Stevenson, Dumas, ses Mousquetaires, et bien avant eux, Lesage et Cervantès… Oui, je me suis laissé faire… Au risque de ne plus très bien suivre la piste, de m’égarer, de ne plus savoir qui, quoi, où… Mais j’avais d’emblée accepté cette dérive sur les flots des mots d’un artiste dont j’aime les déchirures. Alors je me suis laissé faire.
Docile lecteur, jouet d’un marionnettiste.
J’ai parcouru ces pages sans jamais trouver à redire aux mots. Même les gros, les crus, les grossiers… J’y voyais comme un besoin de rester au plus près des pensées qui font fi des bienséances linguistiques.
Je pensais à Bardamu dans les tranchées…
Peut-être aussi le signe d’une révolte, comme autant de pieds de nez aux pisse-vinaigre, pisse-froid et rabat -joie ! Qu’ils aillent se faire foutre ! Moi Bossone j’écris – et je chante-, ne vous en déplaise ! – comme je veux, ce que je veux… ! A chaque mot prononcé, je l’imaginais, j’entendais sa voix, celle qui parfois se déchaîne, à la limite de la rupture.
C’est une lecture qui s’apparente à une course effrénée, un trail en pleine nature, avec ses pentes et ses montées qui vous cassent les jambes, ses ornières, ses chemins boueux… Avec coûte que coûte le besoin de se dépasser… Un cœur qui bat fort, un souffle qui s’échappe d’une poitrine en feu !
Et le songwriter dans tout ça ? Et l’album Gloire ?
Bossone le chanteur, l’auteur de chansons, fait irruption pour tenir les rênes de cette chevauchée fantastique, avec son impossible quête d’un trésor enfoui – Un rêve ? Une métaphore ? – avec ses coups de gueule, ses coups au cœur, avec ses ivresses, avec son amour, une Milady baptisée Suzanne, qui part pour un « gentil couillon » ! Et toutes ces larmes à ravaler qui pourtant couleront…
Comme un enfant ??
Comme un enfant, tout est là, dans ces trois mots. Enfin…oui, je serais bien prête à pleurer moi aussi au moment de refermer le livre…
Émotion d’autant plus vive que je lis Crimson Glory dans ce village de ma petite enfance où tout n’est que cendre…
Et si cette histoire rocambolesque n’était qu’un défi lancé à la mort, au temps qui ronge, effrite nos souvenirs ? Un doigt d’honneur ? Honneur de mousquetaire, bien sûr.
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- 2019-04-06 11:00 - 17:00
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